
***Laisse-toi tenter par cette comédie romantique sexy…***
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Un concours de gâteaux pour la chaîne Conte de Fées pourrait faire décoller ma petite pâtisserie… et m’offrir une nuit de passion torride qui me tiendrait chaud pour les années à venir. Mais rien de plus. Parce que je n’ai pas le temps pour l’amour. Pas vrai ? Bon.
Alessandro Torre est réapparu dans ma vie avec les mêmes larges épaules tatouées, le même sourire en coin et le même regard de braise qui m’avait fait fondre comme du beurre il y a presque un an. J’étais censée ne jamais le revoir. À mes yeux, il était Thor (à cause de son gros marteau). Mais à présent, nous sommes coincés ensemble, comme collés avec la meilleure colle alimentaire. Ancien garde du corps ronchon (et si têtu !), il dirige la sécurité d’Un amour de pâtisserie, le concours auquel je dois participer si je veux sauver ma boutique. Cette fois-ci, je ne prendrai aucun risque. Sauf, peut-être, pour une nuit. C’est juste une nuit. Pas vrai ? Bon.
Jamie Bond – ou devrais-je dire Aisling O’Connor ? – nous y revoilà. Encore. Des mois que je rêve de la revoir. De la toucher encore. De finir ce que nous avons commencé il y a presque un an dans cet ascenseur. Mais à présent, il y a des règles. Cette maman est encore plus têtue que moi. De plus, j’ai appris à mes dépens qu’on ne peut faire confiance à personne. Tout ce que j’ai besoin de faire, c’est terminer cette mission stupide avec mon con de frère et passer à autre chose. J’ai promis à mon équipe que je ne la laisserais pas tomber. Non. Hors de question. Sauf, peut-être, pour une nuit. Pas d’attaches. Je ne suis pas du genre à me mettre en couple et tomber amoureux n’est pas au programme.
Personne ne doit savoir. Si ça arrivait, nous pourrions tout perdre.
Extrait du premier chapitre…
Chapitre un – Aisling
Note à moi-même : Ne pas pousser Marion Sinclair dans la belle piscine chauffée. Même si elle a déclaré que ma pâtisserie « tiendrait très probablement moins de trois ans » dans sa dernière publication.
— Aisling ! Youhou !
Marion, l’influenceuse spécialisée dans les pièces montées, la nouvelle collaboratrice du magazine Vive les mariés et mon ennemie de toujours, agite la main dans ma direction. Elle est en train de se prendre en photo avec son bonnet de Noël et la banderole « Noël en juillet à Vegas » en hurlant sur un employé pour qu’il sourie en arrière-plan. Parce que, bien sûr, elle a besoin de tout magnifier pour sa joyeuse image irréprochable, bien qu’imparfaite.
Au moins, ça me laisse une minute pour trouver l’échappatoire parfaite.
Je remonte mes lunettes sur mon nez et jette un regard furtif sur le côté. Et si je me glissais sous la table basse ? Trop dramatique. D’autre part, si les crevettes me tombaient dessus, je sentirais les fruits de mer jusqu’à la fin de mes jours. À la place, je force ma TGH (Tête de Garce Habituelle), comme l’appellent mes sœurs, à esquisser un faux sourire.
— Salut, Marion. Je dois encore m’enregistrer à l’hôtel.
Je pointe du doigt ma petite valise usée et pars précipitamment avant qu’elle puisse me balancer en plein visage son enthousiasme simulé et ses compliments ambigus.
Le parfum séduisant au muguet de l’hôtel Las Vegas, avec sa pointe entêtante de musc, m’explose au visage tandis que j’esquive de justesse un couple qui s’embrasse tout près du sapin de Noël géant.
— Vraiment désolée.
Pas de réponse.
Le voile de la mariée tombe par terre et les mains de l’homme descendent dans son dos. Même si les marques d’affection en public ne sont pas mon truc, et qu’il n’y a pas assez d’heures dans mes journées pour que je me mette en couple, un désir familier frappe ma poitrine.
Idiot de cœur.
— Le conte de fées dans la ville du péché, ricane une voix rauque et douce à côté de moi.
Son eau de Cologne à la bergamote et au bois de santal m’attire vers lui.
Je me retourne et lève le menton.
Oulala.
Un regard de braise est braqué sur moi. Je réajuste mes lunettes.
Si les yeux sont le reflet de l’âme, alors cet homme propose exactement ce dont j’ai tant envie : une passion torride qui me satisfera et m’épuisera totalement.
Or, j’ai désespérément besoin de sommeil.
Qu’est-ce que ça peut faire qu’un homme ne m’a pas regardé comme ça depuis une éternité + un jour ? Et une éternité que je n’aie pas été intriguée par une nuit de sexe.
Éloigne-toi de cet inconnu diablement sexy, Aisling.
Après tout, j’ai écouté assez de podcasts de crimes pour savoir qu’il ne faut pas parler aux inconnus. Pas vrai ?
Bon.
Je me tiens droite.
— Un conte de fées… pour le moment peut-être.
Au moins, ma voix basse ne trahit pas mon manque d’affection. Cependant, ma façade impassible de pro se fissure légèrement alors que mon cou s’embrase, trahissant sûrement un rougissement. Je remonte à nouveau mes lunettes et affiche une mine boudeuse, comme à mon habitude.
Il arque un sourcil.
— Ça peut être bien aussi.
Pourquoi sa voix grave me donne-t-elle si envie de lui dire que j’ai été vilaine cette année ? J’ai des papillons dans le ventre. Une petite minute… quoi ? Je n’ai jamais de papillons dans le ventre. Va-t’en tout de suite, Aisling ! Une alarme dans ma tête retentit mais mes pieds doivent être fixés au sol avec la meilleure colle alimentaire, car je suis incapable de bouger.
Au lieu de ça, je m’imprègne de chaque détail séduisant : son menton pointu recouvert d’une barbe de trois jours, son sourire satisfait comme s’il savait et adorait les pensées qui me venaient, son nez légèrement crochu qui lui donne un air bourru.
Son polo met en valeur ses larges épaules et… est-ce un pin’s d’Elle Woods sur son col ?
— Fan de La Revanche d’une blonde ?
Je plisse les yeux, son rire devrait être enregistré pour en faire une sonnerie de téléphone.
Il passe les doigts sur le pin’s.
— Ouaip. On me l’a offert et je le porte tout le temps.
La personne qui l’accompagne lui a sûrement offert. Quand la réalité revient au galop, Aisling… Je suis sur le point de m’éloigner lorsqu’il ajoute :
— Ma grand-mère me connaît bien.
Mes doigts jouent avec le bracelet que feu ma grand-mère m’a offert.
— C’est un bon film, dis-je après quelques secondes.
— Un classique.
Il rit de nouveau, mon regard passe du pin’s à ses bras musclés. Combien de tatouages possède cet homme ? Suis-je en train de saliver devant ses avant-bras et… ses mains ? De puissantes mains, compétentes, pleines de promesses et qui tiennent un des sacs promotionnels de la conférence annuelle Ange ou démon de Triple O que j’ai aperçue dans le hall d’entrée.
Je possède trois de leurs sextoys et ils tiennent leurs promesses.
— J’adorerais en avoir un, lâché-je avant même de me rendre compte de ce que je dis.
Un coin de sa bouche se recourbe en un demi-sourire plein d’assurance.
— Un orgasme ?
Pourquoi cela sonne-t-il comme une promesse ?
Le visage rouge, je pointe sa main du doigt.
— Un sac, je veux dire.
Il se penche en avant.
— Il est à toi.
Son haleine est mentholée et je suis tentée de sentir la mienne. Tandis qu’il passe doucement l’anse du sac autour de mon poignet, ses doigts effleurent ma peau et… Salut, désir, mon vieil ami. Ça faisait un bail.
Je me racle la gorge.
— Merci.
Les papillons qui battent gauchement leurs ailes dans mon ventre réclament que j’envoie valser toutes responsabilités et prudence, et que je lui propose de faire connaissance autour d’un dîner, d’un baiser, d’une nuit avec moi. Cependant, je les écrabouille.
Être « spontanée » n’est pas sur ma liste de choses à faire. Ni lui. Lorsque je tourne les talons, une marée de gens m’interrompt dans ma fuite. Ils affluent vers une pancarte géante où se lit : « Rencontrez Grant Torre, votre père Noël de la journée. »
— Grant ! J’arrive !
Une femme me bouscule et les bras musclés de l’inconnu se faufilent autour de ma taille pour éviter que je tombe. Mon corps fond contre le sien, ma valise me glisse des mains et s’écrase par terre. Une autre femme la piétine.
— Attention !
À contrecœur, je me détache de l’inconnu.
Alors que la foule se disperse pour chercher Grant Torre, je ramasse ma valise.
Des vibros, des plugs anaux et des menottes en dégringolent.
La mâchoire m’en tombe. Comment ? Quoi ? Pourquoi ?
Sans un mot ni même un ricanement, l’homme s’accroupit pour les remettre dans le bagage.
— Je… je m’en occupe, lui dis-je avec un tel pragmatisme, une telle voix monotone, comme si ça m’arrivait tous les jours, que je me taperais bien dans les mains si elles n’étaient pas pleines de sextoys Triple O.
— Tu voulais mon sac alors que tu avais tout ça ?
— Ce n’est pas à moi.
Je range les godemichets dans la valise avant de me frotter la ride du lion. Toutefois, cela ne calme pas ma migraine lancinante.
— J’ai supposé qu’ils n’étaient pas tous à toi. À moins que tu sois une vendeuse. Ou un mannequin pour…
Sa voix s’éteint tandis que je lutte pour prendre une grande inspiration. Je prends conscience que mes projets pour la compétition À vos cuillères tombent à l’eau, tout ça parce que ma valise est bien trop commune.
— Non, non, non, marmonné-je.
Terrifiée, j’ai l’impression qu’une main empoigne ma gorge et m’étrangle. Ma valise aurait dû être calée dans le compartiment au-dessus de ma tête mais, en raison d’un manque de place, la compagnie aérienne l’avait mise en soute. Au retrait des bagages, il devait y avoir trois valises bleues aussi vieilles que la mienne. J’avais noué l’un des rubans d’Ava à la poignée mais il n’était nulle part en vue.
Par conséquent, l’individu qui a pris ma valise est désormais en possession de tous mes fidèles ustensiles de cuisine, alors que moi, je me retrouve avec toute la nouvelle gamme de Triple O.
Je ne vais pas être capable de préparer une pièce montée de trois étages, recouverte d’un glaçage en pain d’épices, avec un stimulateur clitoridien.
Une victoire chez À vos cuillères et votre pâtisserie est inondée de commandes. J’ai besoin de ces commandes, surtout que j’essaie de faire de ma pâtisserie la référence pour les fêtes sur la côte Est.
— Ça va ? demande l’inconnu qui n’en a plus l’air d’un en posant les mains sur mes épaules.
La vague de panique s’éloigne. Est-ce un magicien célèbre à Las Vegas ? Je pourrais être sa marionnette de ventriloque. Il pourrait faire ce qu’il veut de moi avec ces mains.
— Je dois y aller.
Si je ne pars pas, je pourrais soit pleurer dans ses bras, soit lui demander de monter dans ma chambre. Hors de question.
À la place, je garde la tête haute et me dirige tranquillement vers la réception, comme si tout allait comme sur des roulettes.
Après tout, je suis sûre que je ferai le gâteau parfait… peu importe les circonstances.
Comme Marion Sinclair dit toujours dans ses vidéos : ça va être « la crème de la crème. »
***
Cinquième. J’ai fini cinquième de la compétition.
Malgré le fait que je cache ma déception dans le bar loin du hall d’entrée, Marion s’installe à côté de moi. Son radar, qui repère quand je suis désespérée et que je n’ai pas du tout envie de la voir, s’est affiné au fil des ans. Elle me touche le bras d’un air : « Oh ma pauvre Aisling » ; je devrais obtenir des points supplémentaires pour ne pas déguerpir.
— Tu es une guerrière de venir jusqu’à Vegas alors que tant de gens annulent les commandes chez toi.
— L’imprévisibilité des affaires.
Mince. Ma voix s’est-elle faite aiguë ?
— Bien sûr. Mais avec ce qui s’est passé avec ta sœur, qui s’est fait plaquer le jour de son mariage, et ton gâteau signature, le croquembouche, qui s’est transformé en recette pour malheur conjugal…
— C’est toi qui l’as appelé comme ça.
— Oh, c’est vrai. N’est-ce pas ?
Elle sirote son cocktail rose pétant.
— Cette publication a reçu tellement de j’aime. Je n’ai pas pu répondre aux centaines de commentaires.
La lueur dans son regard m’indique qu’elle s’attend à ce que je perde mon calme à tout moment. Cependant, en grandissant, mes sœurs ne m’ont pas surnommée « Miss Parfaite » pour rien. Aisling O’Connor ne perd pas son sang-froid, surtout en public.
— Je ne suis pas ton compte. J’ai dû la voir parce que c’est l’une de ces publications sponsorisées pour lesquelles tu dépenses une tonne d’argent. Tu n’as pas eu des problèmes avec ça avant ? Sur le fait de ne pas être transparente avec tes abonnés ?
Avant qu’elle puisse répondre, je poursuis :
— Je suis tellement heureuse de revenir cette année.
Menteuse, menteuse, si tu mens, tu iras en enfer, chante la voix dans ma tête, ressemblant beaucoup à ma fille de cinq ans.
— Vous avez tous fait du super travail.
Ma voix est plus posée, plus assurée. J’ai tout sous contrôle sauf mes cheveux auburn qui gonflent de partout et mes lunettes qui n’arrêtent pas de glisser.
Mon téléphone vibre dans ma poche.
— Je dois prendre cet appel, dis-je en agitant le portable dans les airs. Amuse-toi bien ce soir. Désolée de ne pas pouvoir rester.
Encore des mensonges.
— J’espère qu’on se reverra bientôt.
Mon détecteur de conneries sonne si fort que je suis surprise qu’il ne déclenche pas l’alarme de l’hôtel. J’attends qu’elle et le groupe soient sortis du bar, puis vérifie que personne ne se trouve trop près avant de répondre au coup de fil.
Le visage de maman apparaît sur mon téléphone tandis que le barman glisse vers moi le lait de poule que j’ai commandé.
— Comment ça s’est passé ?
C’était une perte de temps, d’argent et d’estime de soi. Mais je ne peux pas dire ça.
— Super.
Un autre mensonge.
— C’est génial. Qu’est-ce qu’ils ont pensé de ton nouveau gâteau à étages ?
— J’ai dû changer mes plans.
Ma valise n’est jamais arrivée. Non seulement j’ai dû changer de recette mais j’ai aussi dépensé de l’argent que je n’avais pas dans de nouveaux vêtements.
— Ils ont adoré la démonstration du fondant.
Faux.
— Et… ?
Je soupire.
— Je rentre demain matin. J’ai failli me qualifier pour l’ultime compétition d’À vos cuillères… mais… tu vois… une prochaine fois.
— Bien sûr.
Maman utilise ce fameux ton « tu peux le faire, mon bébé ! », même si j’ai eu trente ans l’année dernière.
— Ava voulait te redire bonne nuit.
Maman tend le téléphone à ma fille.
— Je t’aime, maman. Amuse-toi bien à Fess Vegas.
— Las Vegas.
— Mmh mmh. Bonne nuit, maman.
— Bonne nuit, Ava, ma chérie.
Je me force à paraître enjouée mais en raccrochant, des vagues d’intense déception me submergent. Les mots des juges résonnent dans mon esprit : « Trop prudent », « Trop fade », « Trop prévisible. »
La seule raison pour laquelle les gens s’approchaient de mon stand, c’était pour m’inonder de questions au sujet de ma sœur, Sorcha, qui s’est fait jeter devant l’autel et qui est devenu célèbre avec le hashtag #lafiancéesurlatouche.
Un type qui a dû se baigner dans du parfum envahit mon espace personnel. Le bar n’est pas bondé et il n’a pas besoin d’être si près de moi. Sur son t-shirt se trouve un père Noël bourré qui dit « Viens sur mes genoux. » Classe. La façon dont il reluque mon décolleté me fait vraiment flipper et l’agacement s’empare de moi.
Il pose la main sur le dossier de ma chaise.
— On dirait que tu as besoin d’un autre verre.
Même son ton est glauque. M’occuper de lui maintenant a l’air aussi attrayant qu’écouter Marion me répéter pourquoi elle aurait dû gagner cette compétition de pièce montée il y a dix ans.
Je carre les épaules et me lève.
— En fait, je retrouve quelqu’un.
Je me précipite vers le fond du bar, agitant la main comme si je voyais la personne que j’attendais.
Un homme avec une barbe de trois jours et un regard de braise me salue en retour.
Mon cœur accélère avant de s’arrêter en crissant.
Lui.
….